Yassas ! (Salut)
Nous sommes juste au Sud de la petite île d’Oxia, à l’entrée Nord du golfe de Patras. 7 octobre 1571 au matin. Don Juan d’Autriche, bâtard de Charles Quint dirige la flotte chrétienne de la Sainte Ligue, qui navigue vers l’Est. Il a 23 ans. Sous ses ordres 250 galères génoises, espagnoles, vénitiennes, papales, napolitaines, maltaises avec 15000 hommes, rameurs et soldats. Devant eux 200 galères turques du sultan Selim, commandées par Ali Pacha (pas le même que l’autre, bien sûr !) avec autant de combattants et de galériens, mais eux sont des esclaves au service des Ottomans. Elles arrivent du petit port de Nafpaktos, ou Naupacte, ou Lépante. Les deux flottes vont à l’affrontement à grands coups d’avirons. Le jeune Don Juan d’Autriche, est sur la première des douze grandes galéasses vénitiennes, tendant un crucifix vers le ciel. Ces bateaux sont l’arme secrète de l’escadre chrétienne : avec 750 hommes, rameurs et soldats, dotés d’un " château " à la proue et à la poupe, leur artillerie, de 15 canons est capable de tirer latéralement, alors que toutes les autres galères ne tirent que dans l’axe… Ca y est ! Les deux flottes sont au contact. Le combat est terrible. Les galères chrétiennes sèment la destruction dans la flotte turque, l’envoyant par le fond, et sauvant et libérant un grand nombre d’esclaves. Ce combat naval de Lépante donne un coup d’arrêt définitif à l’avance de l’empire ottoman vers l’Europe. (Ouf !!..., Ne rigolez pas !) Mais les Turcs resteront encore 300 ans en Grèce. Cervantès (mais oui, " Don Quichotte " !) perdit un bras dans la bagarre, et le Duc de Guise, et Crillon, compagnon du futur Henri IV, sont de la partie…
Wadi Rum se fait tout petit et discret en passant là !... Mais c’est impressionant !
Nous arrivons d’un mouillage sûr et tranquille derrière l’île Pétala, au pied d’une falaise sauvage, percée, à mi hauteur, d’une grotte… évidemment, nous ne résistons pas à la tentation (le gêne spéléo !) un petit crapahut, très raide, nous permet de l’explorer… voila bien longtemps que personne n’est venu ici, nos pas marquent le sol vierge de la cavité, visiblement habitée par les chèvres de l’île… dans la 2° salle, obscure, une odeur d’ammoniaque terrible, et des piaillements importants nous indiquent la présence d’une grosse colonies de chauves-souris, qui volent, affolées, dans les rayons de nos lampes… on se dépêchent de les laisser tranquilles, en plus c’est irrespirable !
On entre dans le golfe de Patras. Le vent se lève, de face, formant une mer désagréable et courte, mais on finit par arriver à Missolonghi, un peu secoués et fatigués. Là encore une grande page de l’histoire de la libération du peuple grec du joug turc. Nous sommes cette fois en 1822, Missolonghi se soulève contre les turcs. A sa tète, Botzaris, un souliote (vous vous rappelez ce peuple de montagnards, rudes, courageux et déterminés, et qui n’aiment pas du tout les Turcs !) Lord Byron, le poète anglais, avec d’autres intellectuels européens, vient participer à leur lutte. (Il y meurt de maladie en 1824). Le siège final commence en 1825. Les grecs retranchés dans Missolonghi sont 5000, contre 15000 turcs plus 10000 égyptiens. Ils résistent plus d’un an, tentent une sortie désespérée, mais trahis, sont décimés par les turcs, y compris les femmes et les enfants… les survivants se font sauter avec la poudrière … un parc des héros avec monuments, statues, tombes leur rend hommage… Quand je vous disais que les Grecs ont chèrement acquis leur liberté et leur indépendance, et que, somme toute, c’est récent !
Je passe rapidement sur les petits ports de rêve, les îles presqu’idylliques, pour ne pas vous faire trop de mal… ! C’est d’autant plus agréable qu’on navigue de conserve avec un 435, " Kayok " grand frère de Wadi Rum, mené par un équipage très sympa Louis et Roseline… (NB pour Bernard T. : elle a succédé à Jeannette à l’hôpital de Bx !! émotion++ !) De plus, leur véto, et excellent ami, est un camarade de ma promotion… C’est pas dingue ça ! Que le monde est… !
Quelque fois pourtant la météo capricieuse, imprévisible et brutale de cette région se rappelle à nous… Wadi Rum et Kayok quittent Trizonia, petite île du golfe de Corinthe, vent dans le c.… dos, tranquille, et le vent monte aussi tranquillement jusqu’à force 6 et 7 ! Plus de 9 nds sur le fond ! Belle régate ! L’accostage sur le quai d’Itéa a été un peu rock’roll, mais Ok grâce à l’aide d’un couple de navigateurs français qui, après papotages divers, se révèlent être Michel et Géraldine sur Gem V, copains très proches de Bruno et Chantal (un frère de Sylvie) !! Qui disait cette banalité affligeante, que le monde est petit !!
Delphes… !! restons sobres, pour ne pas, encore une fois, tomber dans une affligeante banalité ! Le cadre : grandiose ! Encore mieux à 8h du matin avant l’arrivée des autocars de touristes… les pierres, 2500 ans, chargées d’histoire… Ah ! apprenez que la Pythie n’exerce plus et que de, toutes façons, ses honoraires devenaient prohibitifs… y a qu’a voir les richesses accumulées et superbement présentées dans le nouveau musée, parmi lesquelles le célèbre " aurige " (cherchez un peu !). Et ses prédictions étaient aussi fantaisistes que celles de madame Soleil. Crésus en garde un mauvais souvenir ! (cherchez zencore !) Vaut le voyage dit le guide Vert : exact !
Galaxidi ! Superbe petit coin, mais mais mais l’odeur de l’euro arrive jusqu’ici ! L’obole de 2 euros dont tu parlais, mon vieux Yves d’Iris s’est multipliée par … 10, en 4 ans ! Ca se dégrade, mes amis !
Puis on ressort du golfe de Corinthe et du golfe de Patras par l’W.… Re-Trizonia… Re le pont de Rion… Re- Messolonghi… cette fois la mer est d’huile et le soleil de plomb… mais nos muscles toujours d’acier (bôf !) et nos cœurs d’airain (si si !) Alors on résiste, et on utilise sans vergogne la risée Volvo.
" Kayok " continue, lui vers l’Est, vers son destin, pour franchir le canal de Corinthe, et nous, nous retrouvons " Teata Blue " nos copains Michel et Françoise sur leur beau cata (RV organisé !) (je renvoie nos fidèles lecteurs au chapitre Sicile du premier tome édité en 2007). Plaisir des retrouvailles et de l’amitié entre navigateurs. Ils ont traversé jusqu’en Grèce avec du gros mauvais temps, du vent de face atteignant 45 nds (force 9)… ça a duré 3 jours ! Pas marrant du tout. Le mal de mer et la peur étaient du voyage… !
Et voici la rubrique que vous attendez… arrêtez de trépigner : le courrier des lecteurs !
Oui, Gérard, mon cousin… à cet hiver… on a 30ans à rattraper (SVP transmets mes mails à Daniel, ton frérot, car mes courriels ne passent pas.)/ Henri et Monique, portez vous bien, on vous imagine heureux et peinards à la Flotte en Ré pour tout l’été, avec toute la grande tribu Moret autour de vous !/ Jean-Pierre et Catherine du 52, rigolez pas vous autres, c’est vachement plus sain que le " 9 " " 3 " et c’est une terre où je fus très heureux ! Cath fais une grosse bise à ta maman… /Les ptits Barchoux : bien sûr que vous étiez avec nous à Delphes ! A propos JJ, tu avais rêvé de voir WR au mouillage du coté du golfe Saronique, tu te souviens où ? Hè oui les amis, les Bergoux se mettent à glander, mais ici, on n’a que de mauvais exemples !!/ Gérard de " Boisbarbu ", on ira sur ton site à la 1° occase… et on vous attend à LR. / Merci J-Louis et Christiane, les poitevins, de nous suivre, en fait on vous emmène un peu avec nous !/ Alain et Annie de Gaia, merci des news ; Alain cette fois je franchis le pas : y aura internet à bord next year, j’ai des exemples clairs ! Et c’est génial. On en a marre de courir les cyber cafés !/ Mon cher Marc (Rousseau), je pense souvent à Papa parmi ces vieilles pierres, dans ce pays qui rappelle la Tunisie, et quand je suis avec mon père, vous êtes aussi dans mes pensées. / Quant à toi, Dominique de Balane V, je te retiens avec tes histoires de rats qui sont venus dormir avec toi ! A faire des cauchemars ! C’est ma faute j’avais commencé !/Et toi, Françoise, on t’accompagne dans la convalescence de ton pied martyrisé… avec Yves-Jean comme aide-soignant, tu vas être dorlotée… tiens bon, ça va passer vite !/ Gérard et Paulette, vous voila vraiment auvergnats, tu vois Gérard que Euclide et ses comparses étaient déjà très bons, et c’était y a longtemps !/ Super, Jacques tes photos de Lourdes… apparemment tu monte en grade et en responsabilités. /Je vois, chères petites sœurs, que vous avez fait du bon travail à Ségoufielle ! / A tous, et à ceux que j’oublie, sachez que vos petits messages nous apportent un peu d’air de chez nous et que ça fait très plaisir !
Wadi Rum va maintenant tourner son étrave vers le Sud, pour faire le tour du Péloponèse.
Salut à tous, Yassas, à bientôt
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