mercredi 31 octobre 2007

Salut à tous ,
Or donc, nous nous sommes quittés, dans le dernier message, à Gallipoli, ville très sympa et authentique du talon de la botte ! Le mauvais temps faisait rage dehors , et nous on était bien à l’abri dans un coin de ce grand port de pêche et de commerce, derrière ce voilier suédois , et Ragnvald et Brita sont vite devenus nos amis. Mais nous y sommes restés 8jours, because la bourasca, ce qui est une longue escale….(Ragnvald a passé 10ans à construire tout l’intérieur en bois de leur bateau, superbe et fou !! comme notre Michel Marmotte !)
Chaque matin vers 9h, un petit bateau de pêche, le San Cosimo Damiano, 12m de long, s’amarre derrière nous après sa nuit de travail, avec son équipage composé des 4 frères Buccarella, Fernando le patron, Franco, Luigi et Gino. Chaque matin, sans un jour d’arrêt, sauf en cas de gros mauvais temps, ils sont là, pour décharger le maigre butin d’une nuit de pêche, et le vendre en 5 minutes aux clients qui les attendent. Et aussitôt ils débarquent leurs 5kms de filets, ( oui , 5kms !), à la main , en les démêlant et en repérant les zones déchirées, pour les ravauder aussitôt(avec quelle adresse et rapidité !) et les recharger, sur le bateau, bien rangés, prêts pour la nuit suivante.
Le deuxième matin, j’ai proposé, timidement, mon aide pour démêler les filets : on est deux, face à face, à tirer sur les bords du filet, en l’alignant bien, en faisant un tas régulier sur le sol. D’abord surpris, ils ont accepté mon coup de main en souriant et plaisantant puis celle de Sylvie (gros succès populaire !)! Faut reconnaître que c’est un sacré boulot, qu’ils font à toute vitesse et il a fallut leurs encouragements et toute notre attention pour garder la cadence, mais ils étaient ravis. La communication était difficile, mais Sylvie se débrouille de mieux en mieux, et avec les mains et des sourires on y arrive ! Les clients, sur le quai, étaient aussi tout étonnés de voir les « francese » au boulot avec Fernando et ses frères. Un gros poulpe a récompensé notre travail (dans le froid et la pluie !). Lequel poulpe, a pris une bonne tannée pour l’attendrir, et, de fait, il fut délicieux. Puis Fernando a tenu à nous inviter chez lui pour déjeuner le lendemain dimanche midi ! Malgré notre gène, impossible de refuser.
Le lendemain, les habitudes étaient prises, et ma place aux filets réservée. Un gâteau au chocolat de Sylvie a été fort apprécié. Malgré la dureté de leur travail, ils sont toujours à rigoler, à plaisanter… quel dommage de ne pas parler l’italien, ou plutôt leur dialecte ! Et Franco nous a préparé un super sandwich : un petit pain rond, bien arrosé d’huile d’olive et garni de morceaux de seiche crue ! (oui crue !) Un peu d’hésitation à la première bouchée… eh bien c’est fameux, ferme et légèrement croquant, mais il faut que la seiche frétille encore ! ou presque ! A l’heure dite, ils viennent nous chercher en voiture car il pleut des cordes. Ce déjeuner chez Fernando, restera un moment de convivialité qu’on n’oubliera pas. On est accueilli par Rosaria sa femme, et par Frederica, Maria-Estrella et Serena ses filles, de 23 à 14 ans… les petits plats ont été mis dans les grands …. Et on arrive à se raconter nos vies…et on passe un moment très agréable. On n’oubliera pas leur accueil, leur simplicité et leur gentillesse….
Enfin, au bout de 8jours, le temps s’améliore et nous quittons Gallipoli, à l’aube juste après nos copains suédois. Cap au SE, pour une navigation qui doit nous amener directement à Preveza en Grèce ; 2 jours et une nuit sont prévus. « Comme d’hab » moteur obligatoire : vent nul ! Au bout d’une heure de route on tombe sur Fernando et ses frères en pêche au large ….derniers grands gestes pour se dire adieu…moment d’émotion ! Et Wadi Rum continue son chemin.
La nuit suivante est superbe, pleine lune qui éclaire magnifiquement une mer d’huile avec une légère longue houle…et l’aube prend son quart quand la lune se couche. Et là, en 2heures, le vent monte de plus en plus jusqu’à 22nds (force 6), en levant une mer affreuse, courte, cassante et devinez quoi ? le vent est de face ! On tire des bords, grand voile à 1 ris et génois réduit, mais ces bords sont carrés, c'est-à-dire que Wadi Rum ne gagne rien vers sa destination dans cette mer hachée et dure ! A midi, il faut se rendre à l’évidence, on ne sera pas à Preveza ce soir et je n’ose pas m’appuyer au moteur, la jauge de gas-oil est au plus bas….la mort dans l’âme, demi-tour pour rejoindre, au portant, le joli petit port de Gaios, dans l’île de Paxos ! Ce n’est pas un drame, mais on souhaitait tellement arriver à notre dernière étape ! Nouvelle leçon de patience et d’humilité.. C’est la mer qui décide, toujours ! Mais cette sacrée Méditerranée nous aura fait des vacheries jusqu’au bout !
C’est donc le lendemain soir qu’on touche Preveza. On est vendredi 26 octobre c’est la fin de notre périple . Ca va faire 5 mois et demi de vagabondage et 4000 milles parcourus…. Et à Préveza , nouvelle page d’histoire : rappelez vous , en 44 avant JC , Jules César, le copain d’Astérix, est assassiné, s’ensuit une belle pagaille, ou plutôt une guerre civile qui oppose Octave à Antoine, le petit copain de Cléopâtre l’égyptienne, qui veulent tous les deux être maître de Rome et de ses immenses territoires et c’est ici qu’ils ont réglé définitivement leurs affaires : les galères d’Antoine et de Cléopâtre, son alliée, ont pris une bonne raclée par celles d’Octave, plus malin . Et là, voyant la catastrophe, Cléopâtre se sauve, sur son bateau, avec son bellâtre d’Antoine, qui, courageusement, laisse ses marins à leur triste sort… Je ne sais pas la fin d’Antoine, mais on sait tous que Cléopâtre s’est suicidée (pour quelle raison ?) en se laissant piquer par un sale serpent venimeux… Dès notre retour je replonge dans cette histoire passionnante !
Et ce retour, vous tous qui suivaient Wadi Rum depuis le début, hé bien , c’est bientôt ! On l’a sorti de l’eau aujourd’hui, et dernière vacherie, un courant violent l’a flanqué sur le ponton en béton, lui faisant une belle cabosse…qu’on va réparer, don’t worry ! Et il va passer l’hiver, tristounet, dans un immense parking à bateau, attendant le printemps ! Et nous, une nuit de bus pour Athènes ( non non, je ne parle plus d’histoire !) sans prendre de quart ! Et Olympic Airways nous ramène cheu nous ! Ouf… on laisse décanter et on fera, peut-être, un petit bilan…. Et à ce sujet, on aimerait avoir votre avis sincère (vous n’oserez pas !) sur ce verbiage qui nous rassemble tous les 15 jours ! Allez, courage ! Lâchez vous ! En tout cas, moi j’ai découvert le plaisir de partager notre virée avec vous tous, par écrit, et c’était très très sympa, comme celui d’avoir des petits mots de vous ! A très bientôt, on vous embrasse JJ et S

jeudi 25 octobre 2007


Bientôt la Grèce !

Voila 5 jours qu’on attend à Gallipoli que le temps s’améliore, mais aujourd’hui c’est encore de l’W force 8… heureusement nos voisins suédois sont sympas et on passe de longs moments ensemble.
Et nous avons liés des liens amicaux très forts avec un patron pêcheur qui nous reçu chez lui pour déjeuner dimanche.. On vous racontera.. Comme tu dis , Yves, c’est moins idyllique qu’en plein été , mais au moins y a plus de touristes et tout est plus authentique !
Enfin le temps se calme ...on largue demain pour route directe Preveza
On devrait être de retour dans 10 à 15j.. alors à bientôt….

jeudi 18 octobre 2007

J’aimerais tant voir Syracuse……

Salut à tous,

Toujours plus Sud pour retrouver Emilie à Catane. Juste avant, escale très agréable à Acitrezza, petit port de pêche tranquille qui n’a l’air de rien et pourtant c’est là qu’Ulysse a eu maille à partir avec le Cyclope.
…..Cet horrible Cyclope avait capturé Ulysse et son équipage, avait déjà dévoré six de ses compagnons avant qu’Ulysse ne lui crève son œil unique et réussisse à se sauver avec ses copains….Fou de douleur et de colère, le Cyclope, maintenant aveugle, a envoyé d’énormes rochers en mer, pour tenter d’écraser, en vain, les fuyards…..Ces rochers, pinacles volcaniques, sont toujours là, à l’entrée du port ! Comme à chaque fois qu’Ulysse est dans le coin , on pense à « Spirou » et à son équipage…..
Mais aussi, c’est à Acitrezza que Visconti a tourné un film-documentaire poignant sur la dure vie des pêcheurs misérables d’ici : « La terre tremble », avec uniquement les gens du village comme acteurs !
A Catania, étape de 2 jours à la marina conseillée par les amis, pour accueillir Emilie….et journée mémorable en attaquant l’Etna par sa face Sud et en montant jusqu’au cratère principal en activité, à 3300 m….. Crapahut d’une journée dans un décor impressionnant de laves refroidies, de scories, de lapillis, où le noir domine, avec les fumerolles de souffre qui vous dégagent, ou plutôt vous agressent les bronches, et des fumées blanches de vapeur d’eau qui sortent du sol brûlant… Certes, pas d’explosions, ni de laves en fusion ( et heureusement !), mais des moments inoubliables dans ces paysages lunaires ! Et mes vieux genoux ne sont pas prêts d’oublier !
Le lendemain, ballade dans le marché coloré, animé, grouillant de vie, au milieu des cris et de la foule…et en profiter pour acheter quelques tranches d’espadon et se régaler comme jamais avec du poisson !
« J’aimerais tant voir Syracuse…… », et il a bien raison, Henri Salvador, car Syracuse vaut le voyage : son théâtre grec, creusé dans le calcaire, le plus beau en dehors de la Grèce, son amphithéâtre romain (reprenez vos définitions de théâtre et amphithéâtre…vous aurez des surprises !), ses latomies (carrières servant de prison) où la vie ne devait pas être des plus gaies pour les prisonniers….sa vieille ville, ses ruelles, ses monuments…..Oui, Syracuse est un enchantement !
Et pour revenir aux réalités marines, encore une histoire de mouillage rock’n roll à vous mettre sous la dent! A Syracuse, on accoste à la Méditerranéenne, c'est-à-dire qu’on est perpendiculaire au quai (nez ou cul au quai), et pour rester dans cette position perpendiculaire, on a, au préalable, mouillé une ancre à quelques distances du quai, sur laquelle on s’accroche bien, tous les bateaux étant alignés les uns à coté des autres…… mais voila que le vent monte sérieusement, (25 nds) évidemment il est minuit, et une vedette italienne (encore !!...) dérape sur son ancre, commence par venir s’appuyer sur son voisin, un voilier américain, et voulant se dégager au moteur, drague avec son ancre le mouillage de l’américain, qui, à son tour libre de l’arrière, vient bousculer le petit voilier qui est à coté de nous et qui s’appuie sur Wadi Rum….le principe des dominos qui tombent les uns sur les autres….. mais WR est bien ancré, et résiste vaillamment à la charge imposée……mais le pauvre skipper de la vedette, paniqué et seul à la manœuvre , laisse son bateau venir contre l’arrière de WR, avec le risque majeur, ou d’embarquer aussi, notre ligne de mouillage avec son ancre qui racle toujours le fond, ou carrément de la couper (câblot textile !) avec son hélice….. 1/2h de lutte pour qu’il ne touche pas notre arrière, en le suppliant (en gueulant !) d’aller se dépatouiller de tout ce qu’il a ramassé plus loin…..mais la barrière de la langue et le stress de ce pauvre gars ne simplifient pas les choses….. en fin de compte il s’éloigne, et notre mouillage tient !! Et chacun de remettre de l’ordre dans sa position….. Le tout, sous les yeux ravis des promeneurs sur le quai, au spectacle pour de vrai !
Retour à Acitrezza, et nous conduisons, assez tristounets, notre Emilie à l’aéroport à Catane…..
Nous attendons ici une météo plus favorable pour aller vers l’Est, en compagnie de Tommy et Lotte sur leur bateau « June » qui porte un beau et grand pavillon rouge barré d’une croix blanche. Ils sont danois, et naviguent depuis 11 ans en Méditerranée, avec seulement 3 retours brefs au pays…. ! Ils parlent français et sont très sympas, et le temps passe tranquillement. Lui, grand gaillard blond de 70 ans, solide et souriant, belle gueule de Viking, elle, gérant tout sur le bateau, comme une fourmi, tous les deux plein d’expérience!
Enfin, au 4°jour, à 3h du matin, sous un ciel étoilé superbe, mais avec encore des éclairs à l’horizon, nous avons quitté silencieusement ce petit port sympa, non sans avoir quand même réveillé notre ami Tommy qui nous salue du quai….Cap au NE vers la semelle de la botte calabraise…..le moteur fonctionne toute cette longue journée, comme d’habitude, vent trop faible ou de face. Rocella Ionica puis Le Castella…. Avec un beau château aragonais très (trop ?) retapé, sur un îlot. Il n’a pas empêché, le fameux pirate algérien Barberousse, en 1536, de le prendre, de le brûler, et d’emmener les femmes et les enfants en esclavage…..les hommes étant probablement passés par les armes ! On ne plaisantait pas à cette époque, et les pirates ravageaient toute la Méditerranée, c’était une menace majeure permanente partout.
Là, on est bloqué par un coup de Nord de 7 avec des rafales à 8 qui font gîter le bateau sur place ! Ce vent s’appelle ici la Tramontana, et le Grecale (le Grec) quand il passe à l’Est. D’ailleurs la température est descendue brusquement à 14° le matin…on se les caille ! Les polaires sont de sortie, comme les bermudas à manches longues ! Bref, c’est l’automne ici aussi, malgré le soleil. On passera 4 jours à Le Castella à attendre une météo favorable. Temps mis à profit pour réviser une nouvelle fois le dessal qui « disjoncte », pour nettoyer le bateau et bricoler diversement.
Une nuit, Charles, notre voisin gallois qui navigue en solo sur un voilier de 9m, vient demander de l’aide à 5h du matin…. Sous le vent fort, un bateau de promenade a rompu une amarre et est en train de taper sur les rochers, ainsi que la vedette qu’il a à couple…. C’est le bruit des 2 bateaux cognant sur les rocs qui a alerté notre ami…. Et nous voila tous les trois , dans le froid de la nuit, à ramarrer les embarcations en goguette ….Vous voyez, même dans un port abrité, il y a du spectacle !
Enfin, le mardi 16 octobre on reprend le large, malgré une mer encore agitée et houleuse, mais sans vent ! Escale à Ciro Marina …. Pauvre Calabre, c’est vraiment le sud du sud de notre Europe…. A Ciro , la communauté européenne a permis de construire un port magnifique, il y a moins de 10 ans . Il est déjà en ruine…..Eclairé par d’immenses lampadaires genre terrain de foot, qui devraient faire le jour au milieu de la nuit…un seul projecteur (sur 6) d’un seul lampadaire (sur 5) fonctionne…leur béton semble être uniquement de sable et tout s’effrite déjà….tous les circuits électriques sont éventrés ….un seul point d’eau (avec fuite chronique)… Quelle désolation ! Y a du boulot !
A l’aube Wadi Rum quitte son quai délabré pour traverser le golfe de Tarente, réputé pour ces coups de tabac violents. La météo est satisfaisante, on ne traîne pas : toujours vent faible de face, et « mare mosso » c'est-à-dire agitée …cap sur Gallipoli ! On est dans le talon de la botte. Gallipoli est une vieille ville que nous trouvons presque aussi belle que Syracuse , bien qu’elle aie beaucoup moins de beaux monuments, mais elle est plus populaire et plus authentique.
Nous sommes le long du quai, derrière un voilier suédois….mais sur le quai des pêcheurs, et au retour de notre ballade en ville , un chalutier s’est garé juste derrière nous, et on constate qu’il a donné un coup à nos panneaux solaires,, il y a peu de dégâts, mais c’est désagréable. (Il faut reconnaître que Wadi Rum n’est sûrement pas à sa place !)
C’est d’ici que nous envoyons ce message, le dernier aussi dense, car nous voila à la fin de notre 5° mois de vagabondage…. Et la vie n’est plus aussi agréable : les jours sont bien plus courts, il fait plus froid, la météo devient hivernale et plus sévère …. Encore une escale italienne, puis les eaux territoriales grecques avec Corfou puis Preveza où Wadi Rum passera l’hiver. Mais on vous racontera bientôt ce dernier épisode
On vous embrasse tous JJ et S

lundi 1 octobre 2007

Du Vésuve à l'Etna

Salut à tous,

Connaissez- vous Amalfi ? Avez-vous seulement entendu ce nom d’Amalfi ?... «Non ! » comme nous, avant que notre copain Enzo, le «romain », ne nous en parle. Hé bien, sachez que c’est une superbe escale, une de nos plus belles en Italie. Dans un décor de falaises abruptes, la petite ville d’Amalfi se blottit dans le vallon qui descend des montagnes. Ce fut une ville au passé maritime glorieux, aussi puissante et riche que Gênes ou Venise, au 11° siècle surtout, dont les règles maritimes furent en vigueur pendant des siècles. Elle est parcourue de ruelles étroites, qui ne sont pratiquement que des escaliers le plus souvent en tunnel entre et sous les maisons … une cathédrale superbe, riche du temps de sa splendeur, très marquée par l’influence orientale de Constantinople, un cimetière HLM, accroché à la falaise, les cercueils sont portés à dos d’homme , et il faut gravir des centaines de marches… et un port sympa pour faire escale, avec Anielo Esposito, gentil et serviable comme ormeggiatori ( on pourrait traduire par « amarreur ». Le plus souvent ils gèrent les ports avec un comportement véritablement maffieux). En plus, un certain Flavio Gioia, a ramené de Chine la boussole, au 14° siècle, et l’a perfectionnée….un marin doit savoir ça !

Amalfi, base de départ idéale pour visiter Pompéi au pied du Vésuve. Debout à 5h20 (qui a dit qu’on se la coulait douce ?) pour prendre le bus pour Sorrento qui suit la splendide côte amalfitaine puis le train qui nous dépose devant les ruines de cette ville ensevelie sous les cendres d’une énorme éruption du volcan. C’était en 79 après JC…. Pompéi : très impressionnant cette ville comme figée depuis 2000 ans ! On vous racontera ces villas romaines des puissants de l’époque, ces minoteries-boulangeries, ces auberges à chaque coin de rue, ces rues, justement, très encaissées, avec d’étonnants passages pour piétons, ces temples, ce forum….bref une ville entière, où tout s’est arrêté, brutalement ! Témoignage poignant et passionnant!

Le lendemain est consacré à la réparation des dégâts de Capri…. Donc pas mal de temps en tête de mât, hé oui mon vieux Marc , 5 aller-retours là-haut, pour le vieux singe, ( avec, pour rendre l’exercice plus rigolo, le ressac des ferries qui me fait valdinguer…..) pour réparer le bloc « feux » , et poser une antenne neuve (en fait c’était bien celle de la VHF !), mais pas de pièces pour l’anémomètre …. Nous estimerons le vent empiriquement…Heureusement que j’avais installé des échelons de mât !! Dans cette affaire nous avons la chance incroyable que le bloc «feux» soit tombé pile, dans le cockpit….Car, ici, très peu de shipchandlers, et mal achalandés.

Séquence Vidéo-gag : essayant de quitter WR sans l’aide de la planche (de salut) passerelle , ji tombi dans l’eau du port, par nature déjà fétide, mais quand on sait que WR était amarré à 20m de la station carburant, qui irise joliment l’eau, et que la vedette voisine venait de dégazer ses eaux noires ( le bac à m…., pour ceux qui savent pas !)( ouais, ouais carrément dans le port !)… ! Sylvie m’a interdit l’accès au bateau avant un décapage total .. !

La halte suivante : mouillage devant le port de San Marco de Castellabate ….mais déménagement imposé, à la tombée de la nuit par la Guardia Costiera…. (Franchement, juste pour nous emm…. ! Qu’à cela ne tienne, on mouille devant la plage, un peu plus rouleur !

Puis Scario dans le Golfo di Policastro, joli petit village ; Là , l’ormeggiatori est du genre maffieux !

Puis cap sur le Stromboli ! Et on a suivi les conseils de Dominique de Balane, d’Yves d’Isis, des Ganzies, des Miclo….Nav de nuit pour arriver au Stromboli by night et assister au spectacle du volcan crachant sa coulée de lave en fusion…..Hélas , hélas, Mr Stromboli est en grève ! Probablement des problèmes avec Vulcain , le patron !..... Donc spectacle minable et décevant, à peine un vague rougeoiement épisodique, là-haut dans le cratère……Tant pis, on repassera ! Et l’aube nous trouve au mouillage à Porto di Levante sur l’île de Vulcano, qui sent le soufre depuis le large. D’ailleurs on ira respirer ces fumerolles directement à la source, en grimpant là-haut, comme vous tous qui êtes passés par là, au sommet du cratère…Beau crapahut, et un peu angoissant de se dire que ça peut péter à tout moment ! Toujours sur tes traces, Yves d’Isis, le ferry nous débarque à Lipari, patelin tout à fait fréquentable hors saison : les pontons attendent le chaland, et accueilleraient WR pour 30 euros , au lieu du double, au moins , en saison. Bien sûr, musée superbe ! Et panini-bière au diapason !

On rentre dans l’après-midi, heureux de voir, du ferry, que WR attend sagement au mouillage. Dans ces pays où le vent peut monter brutalement en « bourrasca », on n’aime pas trop le laisser seul. Alors je double toujours le mouillage ! ( J’ai une Brake, Yves P, cousine très proche d’une Delta ou d’une Spade !) . Pardon , vous autres, c’est un peu technique !

Toujours Sud, cap sur la Sicile ! Mouillage superbe et protégé, derrière un immense banc de sable , genre lagune, genre Ars en Ré sans les marées, à Tindari.

Puis on s’engage dans le fameux détroit de Messine (pour pécher la rascasse…. !), avec Charybde et Scylla….Relisez Homère !Tu avais raison , Yves P, à Messine, Marina di Nettuno, ressac incessant, presque intenable, MAIS accueil sympa et sanitaires neufs. (pour quand même 60 euros, sans l’eau ,le gaz, ni l’électricité !). Messine : peu d’intérêt !

Et retour à Tindari pour attendre, tranquilles , et en remettant le bateau en état, l’arrivée d’Emilie, notre « petite », à Catane ! Voila 10 mois que nous ne l’avons pas vue , depuis sa virée à Cuba ! Très très beaucoup grand plaisir énorme !

En fait de tranquillité, on est servi ! Zone d’instabilité météo importante : orages brutaux avec des rafales à 40 nds avec des pluies violentes. Chaque nuit, on est debout ! Pire que les gardes « véto » ! Mais on en apprend toujours plus sur le mouillage : en ce moment , WR a ses 60 m de chaine et 15-20 m de câblot sur sa « brake » seule et étale parfaitement pour le moment, malgré un fond de sable grossier et de gravier . Cette nuit, à 3h, le vent est monté en quelques secondes à 40nds en hurlant, un cata « ami » a dérapé, venant sur nous, et l’équipage , épuisé, a mis un moment à réagir…. Puis a tout bien contrôlé ! Le vent était suffisamment fort, pour retourner plusieurs fois notre annexe (sans moteur !), qui faisait la crêpe…. Les pagaies se sont fait la malle !

Ces mouillages sont l’occasion de faire des rencontres humaines passionnantes ; il y a Michel et Françoise qui ont tout largué et vivent sur leur cata « Teata blu » qui est maintenant leur unique lieu de vie….. John et Angela, australiens, qui ont acheté leur bateau, ici en Sicile, et qui vont retourner à Melbourne par Panama, puis le Pacifique……et il y a Dan, avec ses équipiers Georges et Jean-Claude qui emmènent leur cata (très spartiate !) à….. Mayotte !! Par Suez, mer Rouge, Océan Indien….. Vous voyez, des projets costauds et des gens très attachants !

Le temps est toujours contre nous, avec une succession de coups de vent pénibles qui nous bloquent à Tindari.

Faudra bien qu’on décolle pour retrouver Emilie à Catane ! Et on a décollé, en effet, hier, le 29 septembre, et WR a fait le tour des copains au mouillage, pour un au revoir, avec un gros pincement au cœur…..

Et nous voila à Riposto….au pied de l’Etna…pourvu qu’il ne s’énerve pas celui là !

Il faut vous dire aussi que notre rythme de vie a changé ! Comme pour vous, à 19h ,il fait nuit….alors on se couche très tôt, et on se lève à l’aube pour « rallonger » nos journées….et l’heure de l’apéro a été avancée à 18h30 !

Il faut vous dire encore que, faute de trouver un « ship » apte à me vendre une hélice d’anémomètre, tel Mac Gyver, et en pensant à mon pote Lionel, avec un fond de boite en plastique, renforcé par une mine de crayon à bille, avec force colle néoprène et petits renforts en fil inox, j’ai fabriqué et fixé au rotor, cette nouvelle pale…..et ça me donne à nouveau la vitesse du vent ! (mais pas la direction, mais il suffit de lever le nez sur la girouette…) Donc les dégâts de Capri, en tête de mat, sont pratiquement réparés. Applaudissements fournis !

A bientôt, tous , avec notre affection ou notre amitié……

jeudi 13 septembre 2007

Voir Naples....

Salut à tous,
Pardonnez-moi le changement de « format » du dernier mail, complètement indépendant de ma volonté. Quelques uns n’ont pas pu l’ouvrir. J’espère que le 2° essai aura été OK ! Sinon, pensez au blog crée par Yves Larry, tout y est :
http://wadirum-lr.blogspot.com .
Donc Anzio, 30 milles Sud du Tibre. Là aussi l’histoire nous rattrape ; d’abord Néron, l’empereur décadent, y passait ses vacances et y avait fait construire un port, dont il reste encore aujourd’hui des vestiges immergés et émergés ; puis le pape Innocent II ou III ( vous chercherez !) un autre port, à l’origine du port de pêche et de commerce actuel ; et surtout un épisode sanglant de la campagne d’Italie ( que nous ignorions totalement !) : le débarquement allié à Anzio…. Très cher en vies humaines… qui a ouvert la route vers Rome ! Toujours impressionnant la visite du museo dello sbarco, avec tous ces objets appartenant à ces pauvres gars tombés là-bas !
Là, 2 nuits tranquilles au mouillage, fond de sable, 2,5m, bonne tenue. Mais une « bourrasca »(force 7) est annoncée de N, la « tramontana ». De fait la houle atteint le mouillage et le rend intenable. On décide de chercher un abri dans le port, déjà plein ! Reste une place pour chalutiers en bout de jetée, le quai est à plus de 3m de haut , avec d’énormes pare-battages en boudins de caoutchouc noir . Manœuvre d’approche délicate avec 25 nds de vent (force 6) . Mon ancre , dans son davier, se souvient que le béton , c’est dur ! Heureusement que ce gros boudin nous éloigne du quai ! Mais le ressac est infernal et donne des coups de boutoir qui projettent les 10 tonnes de Wadi Rum comme une plume. On amarre WR très sérieusement avec les aussières pour « chalutier » fournies par Olivier Grassi (Merci à toi !) et on protège sa coque au mieux…. Mais notre pauvre bateau souffre réellement, ballotté en tous sens, les amarres grincent, les taquets gémissent, le vent passe à 7, et le ressac augmente…..mes amis voileux souffrent avec nous …. Et voila t-y pas qu’un voilier italien cherche lui aussi refuge et demande à se mettre à couple de nous ! On ne peut pas refuser, on serait bien content d’être accepté de la sorte…mais ça fait encore une charge supplémentaire pour WR ! D’autant que les amarres de ce voilier ne sont que des écoutes recyclées en aussières, et même pas en double…. En plus, l’équipier qui reste à bord (très sympa au demeurant) a le mal de mer et reste couché sur le sol de son carré toute la nuit !
Alors, nouvelle nuit tout habillés pour nous deux, avec Sylvie pratiquement debout toute la nuit.. . Elle déteste voir son bateau traité de la sorte, mais on ne peut rien faire de plus ! Au matin le vent se calme, les vagues aussi, et on regagne notre mouillage, rouleur certes, mais où WR est beaucoup mieux !
Le lendemain, pas de vent et 13°C !!! On caille ! Serait-ce la fin de l’été pour nous aussi ? Fini de dormir tous nus ? ….
Cap au Sud vers les îles Pontines à la beauté réputée, au moteur : vent nul. Complètement pas ce qui était prévu par la météo ! Là, petit épisode « James Bond ». J’avais bien entendu, sur le canal 16, un appel : « attenzione, attenzione, embarcatio a vela ….. » mais je n’avais pas compris et WR continuait, peinard au cap…..jusqu’à ce que les hurlements d’une sirène de police américaine me fasse jaillir dans le cockpit…. Une vedette de la Guardia Costiera fonçait sur nous dans une gerbe d’écume à l’étrave…. Ils me font signe « canal 8 », pour nous demander, en anglais, fort gentiment, de quitter la zone militaire où nous nous étions fourvoyés !
Au passage nous saluons le cap Circeo, avec une pensée pour « Spirou » et son équipage. Ils avaient fait une belle virée sur les traces d’Ulysse ! Et Ulysse, il a laissé des traces partout dans ce coin là !
A cause ou grâce à ce changement de cap imposé par la Guardia Costiera, nous arrivons sur Ponza par l’W (pratiquement tout au moteur !), et découvrons ses falaises volcaniques illuminées par le soleil….somptueux ! En faisant le tour de l’ile, découverte du port et de ce village aux maisons colorées qui grimpent sur les falaises …. Vraiment superbe ! Il faudrait y passer une semaine pour profiter aussi de Palmarola et Zannone, toutes de grottes et de sculptures naturelles, avec une eau si claire qu’on voit à 10m….
Puis plus à l’E, Ventotene, avec son vieux port romain creusé dans le tuf volcanique, avec aussi son port moderne avec sa jetée gratuite (merci les Miclo pour l’info, sinon c’est 8 euros par mètre par nuit !!! et WR mesure 12m) Et là aussi un village charmant et coloré ! Encore un moment très agréable !
Puis Procida, suivez sur une carte, à l’entrée N de la baie de Naples ! On suit les indications des copains de « Capricio »…..Là le patelin est encore plus authentique et naturel.
C’est de là que nous prenons un ferry pour passer une journée à Naples….. Ah Napoli … bien sûr les quartiers « popu », mais aussi les traces glorieuses du passage des « Angevins », des Bourbons et de Murat, roi de Naples, ne l’oublions pas ! Journée sympa avec les pizzas record (j’ai pensé à toi, Alain de Faribole !) dégustées après la visite du musée contenant toutes les richesses de Pompéi, Herculanum, et d’ailleurs encore !
Au retour à Procida, un orage nous bousille encore notre nuit…..Puis escale à Ischia, avec un mouillage dans un cadre magnifique, au pied d’un îlot rocher coiffé d’un « castello aragonese » d’une austère beauté….quoiqu’un peu trop rouleur, le mouillage !
Et enfin, pour terminer ce message, la perle de la baie de Naples : Capri ! J’avoue que je me méfie toujours un peu de ces endroits très touristiqués….mais notre copain Enzo avait insisté pour que nous y fassions escale. Merci, Enzo, tu as tout à fait raison, c’est superbe….le port au pied de hautes falaises….le village aux ruelles si étroites que des petits engins électriques ont été créés….Ruelles souvent en tunnel sous les maisons …..Une végétation luxuriante….des paysages de falaises calcaires torturées par l’érosion. Les touristes restent pratiquement sur la micro place centrale et on ne les voit pas…………………….
Au moment même où je vous écris ces mots (il est 22h dans la marina de Capri !)….un choc violent….un bruit de contact brutal…quelque chose tombe dans le cockpit…..le mât de Wadi Rum , soumis comme nos voisins, à un ressac important, vient de heurter le mat du voisin (bien sûr , j’aurai dû être plus attentif…. !!) Résultat des courses : le lampion de tête de mât est dans mes mains, l’antenne de radio (« automobile » , heureusement !) pendouille lamentablement, et je n’ai plus d’éolienne…….Evidemment chacun bouge son bateau, mais le mal est fait et c’est WR , seul qui a trinqué ! Bon ! on se couche, on verra demain !
Donc ce matin, le vent de NE souffle toujours à 4 ou 5 levant des vagues ds le port qui ballottent WR : impossible de monter là haut. Je ferai un bilan précis des dégâts dès qu’on sera à l’abri.
Pour changer de sujet et parler un peu navigation avec tous ceux d’entre vous qui naviguent, eh bien, ce n’est pas la joie ! Moteur presque tout le temps, soit le vent est faible, soit il est un peu plus vaillant, mais toujours de face, soit ce sont les orages qui nous font passer des nuits blanches au mouillage…. Mais il y a bien longtemps qu’on n’a pas eu 3 heures de vent établi et stable….. On était prévenu, c’est la Méditerranée ! On confirme !
Quelques chiffres ronds ; on a passé les 100j de nav, les 3000 milles et pendant qu’on y est les 30 ans de mariage….
Quelques messages perso …….. Véronique et Nausicaâ : merci de votre message téléphoné, mais les communications sont très chères par portable en dehors de France. On communique donc par internet !..........Dominique de Balane V: l’Italie est séduisante, tu sais ! Nous la découvrons avec plaisir.....Gérard et Jeannette : alors, vous vous y êtes mis, à internet ? Vous avez pu lire nos virées communes !....... Patrick et Violaine de Nyamba : Courage à tous pour la reprise et encore bravo pour cette belle ballade, inoubliable, pour toute la tribu : fallait le faire !….. MN , ma tit’sœur, donne moi des news de Clem….Bonne ballade grecque, à Yves-J et Françoise, avec Gilles et Marit……Alo : on serait heureux d’avoir des news de ta petite famille…… Larry : le meilleur moyen de t’envoyer des photos : les copier sur un CD (je sais faire grâce à toi, merci) et te l’envoyer par la poste ? PS : le « Cap Corse » vient de s’évaporer définitivement, merci aussi !.......Melinda : merci de tes petits mots réguliers et fidèles…….Et un grand salut amical à tous, à la prochaine fois. JJ et S

lundi 3 septembre 2007

Retour aux îles toscanes

Salut à tous,

Vous avez partagé, depuis le début de la virée de Wadi Rum, nos émotions, nos joies, nos surprises, nos émerveillements, nos soucis, nos rencontres, nos craintes……Alors il faut aussi partager notre tristesse….notre ami François T. est mort…il se battait depuis longtemps contre un cancer…On savait tous qu’on « y » allait…Lui aussi, bien sûr…il nous a donné une leçon de courage. On repense à ces 20 années d’amitié …il s’était passionné pour notre projet, il suivait les améliorations apportées au bateau…..il suivait avec amitié et intérêt le chemin de notre vie ! On espérait tant lui raconter tout ça cet automne….On pense à toi Danièle.

Que vous croyiez en Dieu , Allah, Vishnou, au grand Manitou, ou à rien , pensez à lui ! Bien sûr, « the show must go on » ! Mais on est bien malheureux….

Le lendemain de notre dernier message, de bonne heure le matin, les L’Haridon quittaient Wadi Rum et Bastia pour rejoindre Ajaccio et leur vol direct pour Poitiers….et nous, on se dépêchait de larguer les amarres pour fuir ce port bruyant…..Belle navigation commencée au moteur dans une mer agitée, et terminée, très sympa, sous voiles…. Cap à l’Est….retour sur Elbe…passage obligé pour rejoindre la côte italienne…. Et il reste encore Porto Ferraio à connaître. Mouillage superbe devant les citadelles, une sur chaque colline, avec le port au milieu, mais encore un mouillage surpeuplé !

Porto Ferraio est un très joli port à l’italienne : maisons aux murs ocres, jaunes, roses, protégé par ces citadelles réputées imprenables, au point que le fameux pirate turc Dragut (vous ne connaissez que lui !), commandité par la France en 1556, refusa de s’y frotter !

Autre point historique : là, on connaît mieux, (quoique !), un certain Napoléon, après son abdication à Fontainebleau (1814), y est exilé avec 1000 hommes et un brick. Moins d’un an après, il se sauve, grâce à ce brick, en échappant aux patrouilles et c’est l’aventure des 100 jours qui se termine à Waterloo, morne plaine ! Cette fois, on envoie l’empereur déchu à Ste Hélène, un îlot paumé au milieu de l’Atlantique Sud (carte); il n’en reviendra pas vivant, vous le savez…

Du coup, Elbe est très marquée par le passage de l’empereur. Nous avons visité la maison où il vécut : demeure bourgeoise sur les remparts, avec vue sur la mer, et au loin (très loin) la France.

Encore une histoire de mouillage : la nuit fut très perturbée par un orage violent accompagné de trombes d’eau à 3h du matin…..on sort jeter un coup d’œil, en short et blouson : trempés jusqu’aux os en une seconde, mais plus sérieux , WR est en bout de chaine , et évite plus large que les autres (arrivés après nous, et trop près de nous !) ; le vent monte encore , « 7 » établi, et on vient au contact avec un voilier français ! Flirt léger, notre cagnard un peu déchiré …. On remonte sur notre mouillage, tout est ok. On peut observer le spectacle du mouillage où ça bouge , ça s’agite , ça dérape , ça crie en italien de toutes parts…Ambiance…puis, tout aussi vite tout se calme….Allez, on se sèche et dodo, une oreille attentive à tout grondement de tonnerre … !

Sylvie me reproche, (c’est très rare !) de ne pas assez vous dire la beauté de cette île ; c’est vrai ! Notre escale à Marciana Marina nous a permis de monter au sommet du mont Capanne (960m) par un téléphérique des plus rustiques : de simples paniers métalliques, où l’on tient debout à deux. (photo) Là-haut vue imprenable, bien sur ! Puis visite du village de Mariana, dans la montagne : les rues ne sont que des escaliers ! Les bagnoles restent à l’entrée ! Super !

Le 20 août nous trouve encore une fois, à Porto Azzuro (quand on aime….),puis traversée vers le « continent » italien , escale à Talamone : le bonheur d’un mouillage immense avec 4 bateaux ! du jamais vu depuis l’Espagne, avec un petit village authentique et peinard ! On y passe 2 nuits, et il faut quand même que WR déménage : un italien vient se coller contre nous alors qu’il y a tant de place……

Cap sur Giglio (prononcez Djilio), une autre belle île toscane : ça démarre avec 6noeuds de vent sous un ciel gris, puis ça monte très vite, 1 ris Gv et Gen, puis 27 nœuds, puis 32, 2 ris partout, et ça monte encore sous une pluie cinglante…..on s’est déguisé depuis longtemps en pêcheur breton…. Sylvie stoïque, à la barre, trempée….on rentre dans le petit port, moteur au point mort on avance à 3noeuds ! De toutes façons, on se fait virer, comme d’habitude, et on ressort, c’est encore pire, la pluie et le vent à plus de 4O nœuds, on se met en fuite , dos au vent et on attend « tranquillement » que ça passe…on a de l’eau à courir ! (les ceusses qui comprennent rien, allez voir un voileux !) ; de fait, on peut, au bout d’un moment s’abriter dans une crique, mais les places sont rares, bref on finit par accrocher notre pioche ! Ouf, on a pris une bonne rincée, et WR a pris une douche à l’eau douce !

Le lendemain, le temps n’est pas beaucoup plus sympa. …Pas question de laisser WR tout seul au mouillage ! On abandonne le projet de descendre à terre et cap sur Porto Ercole, charmant petit port : y a pas de place pour nous ! Cala Galera, 1 mille plus loin : y a pas de place pour nous ! Tant pis , le mouillage devant le port est superbe, le fond de sable, et la météo clémente ……on y passera 3 nuits

Et ce sera l’occasion de faire la connaissance d’Enzo et Francesca ! Ils sont italiens, ils sont journalistes, leur bateau s’appelle « ma chérie », Enzo parle parfaitement le français et ils rentrent sur Rome, leur port d’attache ; et ils sont très sympas ! Et Enzo, avec beaucoup de gentillesse, a tout fait pour nous trouver une place sur le Tibre, près de son bateau, loin des marinas hors de prix….. !

Nous voila donc là, dans un endroit tranquille et gardé, pas loin de l’aéroport de Fiumicino, et à portée de Rome, en bus, train et métro…comme des banlieusards. Enzo et Francesca se mettent en quatre pour nous aider et nous simplifier la vie : quel confort d’être épaulé ainsi…..

Nous passerons 3 jours à Rome……Jean Dumas, mon prof d’histoire perso, comme j’aurais aimé t’avoir avec moi ! C’est étonnant Rome ; d’abord c’est petit, vraiment, ensuite c’est tout mélangé, tout serré, tout empilé….Depuis 3 millénaires, les romains (tous ceux qui ont fait Rome, pas seulement les romains d’Asterix….) construisent, démolissent, reconstruisent à la même place …. Alors ça donne ça ! Et on vous le racontera de vive voix, car je me sens incapable de vous raconter Rome, surtout par 33°C… (il a fait 43°C, avant notre arrivée !!). Pourtant, pour simplifier - le plus grandiose : St Pierre de Rome,- le plus sanglant : le Colisée –le plus émouvant : les catacombes –le plus historique : le Capitole – le plus impérial : les forums -le plus sportif : le circo massimo –le plus tranquille :les thermes de Caracalla – le plus taggé : le métro et les trains de Rome – le plus glorieux : les arcs de triomphe – le plus dur : le panini des marchands ambulants – les plus sympas : Enzo et Francesca – le meilleur diner : les bars au barbecue sur leur terrasse !

On est déjà le 1er septembre….. Ça sent fort la rentrée…. Alors courage à tous…. Le soleil se couche beaucoup plus tôt….. Dès que la météo est bonne, on descend vers le sud !

Ciao, ciao, arrivederci !

Grazie mille , à tous , pour vos messages : ils sont le signe de votre amitié et de votre intérêt pour notre virée.

JJ et S

samedi 18 août 2007

Bastia !

Bonjour à tous ! Tiens, déjà un nouveau message de WR ? Hé, oui, de retour en Corse, à Bastia, nous avons l’occasion d’aller sur internet, plus facilement !

Donc, après Calvi, St Florent, au « pied »W du cap Corse, le St Trop corse : c’est tout dire. Mouillage près du port, devant la plage, dans une eau douteuse ou flottent saletés variées, sacs en plastique et quelques méduses…..

Au revoir ému à Balane V et à l’Harmattan qui vont profiter d’une fenêtre météo favorable, entre 2 coups de vent, pour rentrer en 24h environ.

Tout va bien, le soleil est là, le vent irrégulier, variable et capricieux comme d’habitude, et la mer est bleue, transparente et propre ( dès qu’on sort des fonds de baies). Mais, mais, le dessalinisateur ne veut plus bosser…. Influence corse ? C’est sérieux comme avarie, car, grâce à lui, l’autonomie en eau, capitale, était assurée. Coup de fil à « Dessalator », le constructeur, le 14 aout( !) : présent, disponible et très efficace ( je le précise pour les copains qui ont, ou vont s’équiper d’un dessalator) ; Je démonte la tête de pompe haute pression sur les conseils de Mr Wagner ( le patron). Dois-je ajouter que compte tenu de mes compétences en mécanique, (je vois rigoler les gens du ponton 41 !), je n’avais pas un poil de sec ! Mais, avec l’aide technique d’Yves L., on nettoie les clapets en question, on remonte et…. Ça marche !! Ouf !

Cap à l’est ! L’ile d’Elbe. Pavillon vert blanc rouge : on est en Italie ! Mouillage à Marciana Marina. Tout est sympa ici, le paysage, très montagneux, le village, l’eau transparente et ses méduses toujours ! Yves en a énervé une, qui l’a piqué ! Bien fait !

Par contre les mouillages à l’italienne sont absolument folklos mais stressant pour nous ! Ils se mettent partout, dans tous les sens, et surtout tout prés de vous,sans s’inquiéter de l’évitage, ni des coup de vent éventuels…… Chaud chaud !

Autre mouillage à Porto Azzuro ; Aussi sympa, ! Pizzas même meilleures, alors !

Puis retour à Bastia, pour larguer les L’Haridon qui regagnent Ajaccio demain, puis Poitiers…. Pour eux aussi c’est la rentrée…

A propos, Yves a concocté un blog sur la virée de WR : ça vous permet de retrouver nos messages, quelques photos (j’avoue ne pas savoir très bien ce que c’est un « blog » !) son adresse : http://wadirum-lr.blogspot.com

Nous voila donc dans un port, à nouveau, depuis longtemps ! Impressions oubliées : promiscuité, bruit incessant jour et nuit (groupe de rock jusqu’à 2h du matin, à 20 m de WR : content le Bergue !!), saleté de l’eau…on avait oublié ! On en profite pour nettoyer, lessiver, bricoler. Ton réflecteur radar est à poste Dominique, merci encore !

Demain, donc, on se retrouve en duo, avec plaisir, malgré le bonheur d’avoir des amis à bord… cap à l’Est, Elbe à nouveau, pour escale, puis la côte italienne !

A bientôt donc….

Dernière heure : on rentre d’une ballade dans l’arrière pays, superbe ! au détour d’un virage : le feu dans le maquis, au ras de la route…fumée et flammes impressionnantes….On se sauve au moment où arrivent les pompiers,….puis quelques temps après les trackers canadairs hélicos… comme d’habitude ! Décidément, on aura vu 2 incendies de brousse, et celui là, au démarrage, de très près !

Bonjour à tous,

Wadi Rum était donc la dernière fois vers Porto Vecchio sur la côte Est de Corse, attendant que le vent se calme pour repasser du coté ouest par les Bouches de Bonifacio.

Ce coup de vent nous a valu des émotions que je m’en vais vous narrer. Flipper le bateau à équipage familial, décide de mouiller dans la crique de Porto Novo pour nous rapprocher des Bouches. Le vent souffle déjà force 5 quand on cherche un endroit pour mouiller. On largue 50 mètres de chaîne et on se prépare à une nuit de veille. Vers 1h 30 du matin, l’alarme de mouillage se met à couiner, confirmant le décalage de nos repères. Pas de doute, on est en train de déraper, l’ancre racle le fond ….les rochers ne sont pas loin derrière ! Sylvie maintient le bateau le nez dans le vent le mieux possible, ça souffle à « 6 » à présent, pendant que je me prépare à empenneler (rajouter une ancre et de la chaîne au bout de l’ancre principale). Heureusement, on a déjà fait ça avec Lionel à Figari, et la pleine lune est là pour nous éclairer parfaitement ! Ce n’est quand même pas évident comme manœuvre ! On remouille donc ….L’équipage de Flipper nous observe impuissant et nous encourage à la radio. De nouveau on reste de quart. Une grosse vedette dérape juste à coté….elle nous évite… Vers 4h30 il faut accepter la réalité, on dérape encore, lentement, peu à peu , mais on dérape. Le fond est d’herbes et de graviers de mauvaise tenue, les ancres ne crochent pas ! Allez on ne reste pas là, on remonte les 2 mouillages (c’est sportif pour l’empennelage !) et on reprend le large pour rejoindre un mouillage connu et sûr : Pinarellu. On y arrive vers 7h, après avoir eu le coucher de la lune et le lever du jour comme récompense ! On mouille sans souci et DODO !! Au réveil, on a la bonne surprise de trouver « flipper » mouillé près de nous ; eux aussi ont déguerpi de ce sale coin ! Ce n’est pas toujours cool les mouillages forains, voyez vous !

Quelques jours plus tard à Ajaccio, l’équipage de Flipper rentre, leurs vacances sont finies…

Deux bateaux amis sont au mouillage au fond de la baie : « Balane V » ,vieux pirate qui a écumé la Grande Bleue en tous sens, avec son équipage familial avec son capitan Dominique , et « l’Harmattan » avec Jean et Luce que nous découvrons avec plaisir…

Wadi Rum , quant à lui, reçoit Y et D L’Haridon pour naviguer vers le Nord….passage des Sanguinaires….et mouillage au pied de Cargèse où nous retrouvons (pas par hasard !) C et M Fouillet pour une journée de nav bien agréable, qui vont nous transmettre leur passion et leur enthousiasme pour la Corse : super journée , agrémentée de dégustations nombreuses et variées…….

De retour à Cargèse, Balane et l’Harmattan sont là ! Et navigation en escadre (à 3 !) vers Girolata, à coté les uns des autres : très sympa !

A Girolata, mouillage organisé sur coffre : peinards !! Endroit superbe et réputé dans la très belle baie de Porto (patrimoine de l’humanité !). Difficile de vous raconter la beauté de ces falaises rouges, ocres, brunes aux sommets déchiquetés….

Et nous voilà à Calvi après une belle navigation, toujours ensemble, par un vent de SW, 5 puis 6 ! Le port est plein , le mouillage sur coffre aussi , il nous reste le mouillage forain , tout au fond de la baie , mais la tenue est bonne. On annonce un coup de vent à 7 et 8 pour 2jours ! On double les mouillages….Et pourtant, nouvelle nuit à épisodes et journée d’attente à bord avec ce p….. de vent qui bloque toute activité. Mais le spectacle est là, hélas : un incendie s’est déclaré dans les collines avoisinantes et tout l’après midi, c’est le carrousel incessant de 3 canadairs, 2 trackers et un hélico qui éteignent le feu.

Et tout ça se déroule toujours sous le soleil !

Et Wadi Rum attend une bonne météo pour continuer vers le Cap Corse et les îles Toscanes…..à suivre !

mardi 31 juillet 2007

Bonjour à tous ,

Cap sur Palma de Mallorque, après avoir dit au revoir à nos compagnons de route Nyamba et Edenae, qui rejoignaient la cote espagnole puis la France , l’un refaisant le grand tour par Gilbraltar et l’autre par le canal du Midi….Au revoir bien sympa, après tant de bons moments passés ensemble !

A Palma, plein à craquer, on nous refoule , alors nous squattons un bout de ponton interdit avec l’aide et la complicité de Dan et Karen , un couple d’américains super, amis de la France, (ils s’installent en Ariège !) et qui ont bourlingué sur tous les océans !

A 2h du matin , récupération en annexe de Lionel et Hélène, discrètement , le long des vedettes des douanes endormies…..A l’aube, départ discret, ni vu ni connu, cap sur Porto Colomb

Petite baie , bien protégée, où nous jetons l’ancre. Coup de chance , c’est la fête au village, avec la seule sortie de la statue de Sainte Vierge qui est conduite en barque , à travers toute la baie , accompagnée de tous les bateaux des villageois , joyeusement décorés et colorés . Belle fête, authentique et pas « touristiquée » !

Un autre mouillage inoubliable, où nous conduisent Lionel et Hélène : Cala Coves à Minorque : calanque magnifique encastrée entre de hautes falaises percées de grottes habitées depuis Cro Magnon. Une eau turquoise, transparente, chaude ….. pardonnez moi, je sais que le temps est pourri actuellement en France…prenez ça comme une belle carte postale et ne soyez pas jaloux !

Puis Mahon, belle rade bien protégée de tous les vents, jolie ville , bonne bière.. Ah , parenthèse gastronomique : c’est d’ici que vient la Mahonaise , notre Mayonnaise !

Après Mahon , un bond de 2jours et 2nuits ,vers l’est, pour respecter un RV avec un bateau de la famille à Ajaccio en Corse ! A quatre, avec Lionel et Hélène , les quarts de nuit sont beaucoup plus confortables, de 2h seulement chacun !

…Ah , les quarts de nuit ! le meilleur ou le pire des moments ….Sylvie a pris le 1° quart de 10h à minuit. Je suis dans mon premier sommeil profond quand elle vient doucement me réveiller….ça me rappelle mes gardes de nuit à la clinique….C’est mon tour !Dans le cockpit elle me transmet les consignes. Tout est clair. Le bateau est sous voiles, vent de travers , et file à 5 ou 6 nœuds sur une mer plate dans un doux chuintement… l’écume et le sillage sont phosphorescents, des étoiles dans l’eau noire ! Mais le ciel aussi , a mis toutes ses étoiles…tellement même, qu’il en tombe quelques unes de temps en temps , qui filent vers la terre en laissant des traits furtifs dans le ciel noir… que c’est beau … que je suis bien…l’esprit vagadonde…..l’attention se relache…. Eh oui ! je l’avais pas vu celui là ! Quelques lumières sur la ligne d’horizon…les jumelles…. Son feu est visible ….Donc on va se croiser ! Quelques minutes d’observation …. Route de collision ? j’allume le radar…lumière blafarde à la table à carte… oui , « il » est là ! ..pas de doute , on est en route de collision ! Allez , 30° à gauche , je vise son arrière, règle les voiles en silence pour préserver les équipiers…. « il » passe devant à 1/2 mille….je reprends le cap….la nuit est toujours aussi belle, mais je l’avais oublié un moment….déja 2h…je passe le relais à Lionel …je lui tape sur l’épaule ..il émerge lentement….c’est ton tour camarade !

Voila le récit d’un bon quart de nuit , une autre fois je vous raconterai un quart de galère……..

A l’aube du 2° jour, on a les les Sanguinaires par le travers , à l’entrée de la baie d’Ajaccio….. A 9h contact radio avec « flipper » (hé oui, !) loué par nos frères et sœurs… Désormais on navigue de conserve…C’est toujours très sympa d’être ainsi à deux bateaux….Campo Moro , Figuari, où l’on se réfugie pour laisser passer un coup de vent et Bonifacio ! Là , grande chance , on retrouve Guy et Hélène Fabre , des amis qui ont leurs racines ici ! soirée pleine d’amitié avec eux et les enfants !

Calmes et coups de vent se succèdent… la Grande Bleue quoi !

Hier un autre mouillage ,haut de gamme , les Lavezzi ! sans commentaires ! A raconter de vive voix, avec les photos, cet hiver !

Et nous voila à Porto Vecchio, au mouillage encore une fois car le port est plein ! Cette fois nos équipiers rentrent sur Bordeaux, et prennent le ferry…. Encore de bons souvenirs mis de coté !!

Merci à tous de vos messages !

L'album photo de D. et J. G: de Campomoro à Scogliu

Qq messages perso :-- bon vent à Kittywake--- Yves et Dom Lhary : on sera à Ajaccio le 4 aout pour vous accueillir , RV précis à préciser ; n’apportez ni couchage ni cirés ni masques ni palmes : chargez a minima ! --- Bien reçu Christian et Michelle Fouillé : RV à Cargèse , on s’appelle !-----Marc et Corinne Blanc : vous avez compris ; plaisir de retrouver les Fabre ! on a causé de vous , tant pis pour vous !!-----Alain , Annette et Laura vous êtes sur nos traces , super le Portugal ----Nyamba : bon vent pour le retour , de ceux en bus , et de ceux en bateau !!-----Edenae, on vous imagine sur le canal ; marins d’eau douce !----Francoise et Yves jean : bravo encore papy et Mamy !

Ah, à force de laisser aller , je suis devenu barbu ! La décadence !

Et une pensée très particulière et très affectueuse pour François et Daniéle…pas un jour sans qu’ils ne soient avec nous !

Notre amitié à tous , à la prochaine ! WADI RUM

vendredi 13 juillet 2007

Salut à tous

Nous avons été longs à vous retrouver, mais nous naviguons de mouillage en mouillage depuis longtemps sans cyber café à l’horizon.

Gibraltar franchi dans un bon coup de vent, la remontée de la Costa del Sol et de la Costa Blanca s’est faite en alternant mouillages et escales « marina ». En particulier, Cartagena restera un très bon souvenir ! Bien sûr, les carthaginois (Tunisie actuelle ! excusez moi de mettre les points sur les « i » !) ont laissé leur nom à la ville, avec quelques ruines, mais également les romains, évidemment, encore et toujours, mais aussi les Visigoths, et les arabes….une histoire riche et mouvementée !

A propos, Jean Dumas, moi j’ai besoin de points sur mes « i » : faudra que tu me fasses le tri entre carthaginois, puniques et phéniciens… pour moi c’est un peu kif kif !

Puis Santa Polla . Là, Wadi Rum se trouve à coté de Ty Punch, battant pavillon français, avec Marc et Evelyne : elle rochelaise pur jus, et, ça c’est pour les lotois de la famille, ils ont été les propriétaires du Shopi de Gramat ! Non ! ben si ! Quel lieu commun de dire que le monde est petit ! Eux ils partent dans l’autre sens, vers l’Atlantique et plus si affinité pour 7 ans ! Après avoir trainé en Mer Rouge jusqu’au Soudan ! De sacrés voyageurs, avec des aventures à raconter…..

De là, un petit bond de nuit nous amène à Formentera, juste au sud d’Ibiza, pour retrouver toute la petite tribu « Nyamba », cette fois au complet, puisque rejointe par les deux ainés. Les voila 8 à bord ! Quel bel équipage ! En plus, ce sont les rois de la pêche : 5 bonites hier !

Puis mouillage à Ibiza (où est né Hannibal, vous savez, le général Carthaginois qui pour attaquer Rome, a fait traverser les Alpes à ses éléphants de combats !) pour retrouver « Edenae » avec Gérard et Jeannette, avec qui nous passerons quelques belles et bonnes journées, en visitant la citadelle d’Ibiza, en autres. Nous voila maintenant à Majorque et demain nos trois bateaux amis se quittent ! Chacun prend son cap et sa liberté et WR part vers la Corse après avoir récupéré Lionel et Hélène à Palma ;

FORMENTERA

Donc vous voyez, la vie est belle et on en est conscient ! Ciel bleu, soleil, relations humaines très agréables ! Mais , mais , mais ….la navigation à la voile n’a rien à voir avec « notre » Atlantique ; ici , le vent est toujours changeant en direction et en force , passant du calme plat à des claques imprévisibles à 25nds…..on est obligé de faire confiance à la « risée Volvo » !

Encore merci à tous de vos messages : c’est un vrai plaisir ces petits mots d’amitiés ! Surtout continuez, et nous, on essaie de vous envoyer des petites images d’un beau voyage, bien simple et banal en Méditerranée mais qui nous réjouit pleinement !

Ah, avant de nous quitter, le petit ¼ h de sciences nat : vous savez que nous avions croisé à 3 reprises de gros poissons lune, eh bien ça peut atteindre 3m de diamètre et peser 17OOkg !!C’est quand même capital de savoir ça, non ?

A bientôt tous, avec toute notre amitié JJ et S

lundi 9 juillet 2007


Sottogrande...

jeudi 28 juin 2007

¡ Hola ! Buenas tardes amigos….
Cette fois, ça y est, nous sommes en Méditerranée ! Mais revenons à notre dernier message ! Après Ayamonte, l’escale suivante a été Chipiona, à l’embouchure du Guadalquivir. Là, changement de programme : on renonce à remonter ce fleuve mythique ! En effet il faut 3jours, et c’est long et ennuyeux d’après des voyageurs, et pas évident de caser le bateau une fois à Séville !
Donc 3 jours d’escale à Chipiona. Visite intéressante en minibus 4/4 Unimog du Parc National de la Doniana : biotopes variés, plages, dunes , « cotos », marais humides, foisonnants d’oiseaux divers , flamants roses par centaines (comme à Nakuru au Kenya), en croisant sangliers , cerfs et daims…..
Pour rejoindre cette réserve, on traverse le Guadalquivir sur une péniche de débarquement genre Omaha Beach, qui déverse son flot de voyageurs, voitures ou motos directement sur le sable de la berge , par son plan incliné….. L’Afrique quoi !
Puis Séville : impossible à décrire, real Alcazar, Giralda, comme la Koutoubia de Marrakech, (encore l’Afrique….. hé oui, « ils » sont restés quelques siècles, en laissant des traces admirables..) Cathédrale… une richesse et une variété inouïes….Sans oublier un pèlerinage sur les pas de Matthieu étudiant ( ?) à Séville, Marmoles et Alfalfa… on comprend mieux, maintenant, sa belle vie là-bas !
Puis, on franchit enfin ce fameux détroit de Gibraltar ! C’était le lundi 25 juin. ! Mais avant, petit quart d’heure d’histoire : la dernière fois c’était les grandes Découvertes, cette fois, c’est les grandes Raclées : Cap Trafalgar, c’est là ! Nelson détruit complètement la flotte de Napoléon associé aux espagnols, en y laissant sa peau ! C’était 2 mois avant Austerlitz ! ….ça laisse songeur sur la bêtise humaine.. !!
Saluons aussi Tarifa, au passage, en pensant très fort à la petite tribu Oble…
La navigation est super ce jour là. Vent de SW dans les ¾ fesses de + en + costaud, 6 établi avec souvent + de 30 nds , associé à un fort courant qui porte à l’est. On dépasse les 11 nds sur le fond. Tant et si bien qu’on saute l’escale d’Algésiras ou de Gibraltar et qu’on décide de traverser d’un coup. Impressionnant ce coin, superbe ce roc, là, au bout de l’Europe. Mais encore plus inquiétant le trafic : cargos , ferries en nombre et dans tous les sens , et un petit voilier, qui comme un piéton sur une 4 voies, voudrait bien traverser….Un cargo n’a pas voulu … grand coup de corne de brume … « dégage petit c .. ! » empannage d’urgence ! Ouf que ! Vite se mettre à l’abri du Rocher, coté Est !
Tous ces détails, c’est pour les copains voileux, ils savent, eux, comme c’est petit un voilier devant un cargo ! De l’autre coté du Rocher, tout est calme ! Une tortue et un poisson lune en récompense !
Et arrivée à Sottogrande par grand vent ma foi, qui nous colle contre le quai en béton ! Et là, Boum : 70 euros la nuit !! Ca y est, on est en Méditerranée !!
On continue à grandes enjambées, avec tantôt du vent favorable, tantôt il s’arrête brutalement, tantôt vient de face … c’est bien la Méditerranée, et enfin, dans ce coin de Malaga, tout est bétonné à outrance, la mer est sale … bref on est bien en Méditerranée….
Mais le moral est super, et on remonte peu à peu pour être au RV aux Baléares.
Amitiés à tous, à bientôt , Hasta luego JJ et S

samedi 23 juin 2007

mardi 19 juin 2007

Boujour à tous .

Cette fois on écrit d’Ayamonte : Oh, c’est une toute petite ville, tout à l’ouest de l’Andalousie, tellement à l’ouest qu’après c’est le Portugal, juste de l’autre coté du Rio Guadiana.www.mundosur.info/poblaciones_ayamonte.html.

Mais revenons à Sines, ou nous étions la dernière fois, lieu de naissance de mon copain Vasco, d’abord pour corriger une erreur de poulot ( jeune vétérinaire débutant, donc incompétent, mais déjà zimbu de sa petite personne) : j’ai parlé du 14° et 15° siècle pour parler des années 14OO et 15OO !! Vous aviez tous corrigé, bien sûr, mais je sens sur mes frêles épaules le regard courroucé de ma sœur Michelle, et de mon cousin Jean, profs d’histoire… mais je sais leur indulgence à mes lacunes , et je compte approfondir avec eux cette période fantastique …

Bon , revenons à WR qui a donc pris le virage à G en bas du Portugal , le fameux Cabo do Sao Vincente suivi de sa sœur le Punta Sagres, egalement importants ! www.sagres.net/around.htm. Navigation en escadre avec Nyamba et Edenae, rencontre avec qq joyeux dauphins en vadrouille comme nous , libres et heureux comme nous ! Mouillage à Baleirra , puis nous avons laissé filer nos amis pour flaner plus calmement. Alvor dans une lagune, où il faut slalomer entre les bancs de sable (pauvres quillards !!), puis une autre lagune avec étape dans le mauvais temps revenu , vent et pluie et mouillage devant Olhao, et là, superbe dérapage brutal et inopiné malgré les alignements bien repérés avec une récupération de justesse, avec néanmoins un petit choc avec un ponton derrière nous ! Bref on est aller poser le gros ventre de WR dans la vase et le gravier de l’autre coté du chenal . Là , au moins on ne bougerait plus ! Même pas l’envie de gonfler l’annexe pour voir cette ville, de toute évidence triste, pluvieuse et sans intêret, et incapable en tout cas d’avoir des fonds aptes à retenir les beaux bateaux de passage …. Donc, direction Faro , à l’autre bout de la lagune. Là aussi mouillage acrobatique dans cette vase molle peu fiable , et avec Sylvie surveillant toutes les 5 minutes les alignements (jour et nuit !! c’est vrai !!)…Mais beau temps revenu , annexe en action , belle et bonne visite d’une vieille ville, colonisée par les cigognes : c’est beau , touristique, mais du caca de cigogne partout ! (après tout , nos pigeons , c’est pas mieux, n’est-ce pas ?)

Puis belle navigation de Faro à Ayamonte, sur le rio Guadiana : nous y voila ! Hier , journée « pénichette »,nous avons remonté cette superbe rivière frontière entre Espagne et Portugal, et pour la première fois , comme tous les bateaux ici, on envoie les 2 pavillons de courtoisie, l’un au dessus de l’autre ! Cette rivière sent le Sud : non seulement le sud de l’Europe, mais aussi le Maghreb, avec ses djebels pelés , avec les oliviers épars , les chênes lièges, les bambous sur les berges et les lauriers roses en fleurs à foison … dépaysement, dépaysement !

Retour à Ayamonte : heureusement paskeu ça souffle +++, et on va vous envoyer une brassée de mail à partir du cybercafé repéré !

Le prochain coup on sera en Mediterrannée… inc’h Allah

On vous embrasse

PS, mes pensées vont, aujourd’hui, à mes médecins et mes barbiers , à mon vieux Thierry, à Franck (filtration), à Bruno (alimentation et carburation ) qu’ils me pardonnent de les « prénommer », c’est pour les protéger de la jalousie de leurs confrères ! Si je suis là , c’est bien grâce à eux et J’EN PROFITE !

lundi 11 juin 2007



Salut Tous , 15 j depuis nos dernières news. Ce jour , nous sommes à Sines , joli petit port entre Lisboa et Cabo sao Vincente, escale repos et technique. Sortez vos atlas pour suivre ….. Les rias espagnoles laissent de bons souvenirs de navigation malgré une météo capricieuse voire mauvaise….Pobra… , Ribeira où un très sale temps nous a contraint à nous refugier en vitesse….Combarro…Baïona ….puis nous avons envoyé le pavillon lusitanien à la place du sang et or ibérique, nous sommes au Portougâl….Leixoes près de Porto…..Figuera da Foz….Nazaré…..Peniche…Cascais près de Lisbonne….et Sines . On descend vers le sud et on a enfilé,enfin, les pantalons à manches courtes et les T-shirts, mais la méteo reste aussi anormale pour la région et la saison : on a des vents de sud persistants faibles à moyens, la houle de l’atlantique permanente qui secoue WR d’un bord sur l’autre…donc Volvo est au boulot les ¾ du temps . Mais tout va bien , parfaitement bien , nous rentrons peu à peu , et de plus en plus, dans notre peau d’itinérants marins, et c’est quelque chose qui ressemble au bonheur , tout simplement ! ( Etoile de lune nous l’avait bien dit … !) A coté de nous navigue une tribu sympa sur Nyamba : papa maman et 4 lardons (sur 6) de 15 à 5ans !!!!Objectif la Croatie et retour Arzal !
Confirmation :les portugais, outre leur accueil et leur gentillesse permanente, sont et ont été des marins fabuleux aux 14° et 15°siècle …..on vous racontera au retour, on est plein d’admiration et de respect !
Merci à tous ,vraiment, de vos gentils messages ! c’est un plaisir de vous lire et d’avoir un peu d’air de chez nous. On ne peut pas vous répondre à tous ! Et notre seul problême , en fait , c’est internet et la communication qui impose de trouver des cybercafés… on y arrive , la preuve.. !
On vous embrasse tous , à bientôt JJ et S
PS spécial Marmotte : Michel , notre PC ne peux pas lire tes messages Mac !! Dommage , parce que ça a l’air bien !!
Portosin , ria de Muros ! http://www.portosin.com/localizacion.html Après 3j enfermés à Viveiro , (maintenant on connaît !) le temps s’est vaguement amélioré, pour rejoindre La Corogne. Darsena da Marina : plein de Vikings qui descendent aussi vers le soleil . Au matin ,un mur immense nous cache la lumière grise et blafarde de ce petit jour brouillaissou encore ! C’est le Queen Elizabetthhhhh 2 (avec la langue entre les dents SVP !) qui est à couple de WR (enfin, presque !) Départ pour une joyeuse journée de moteur sous une pluie battante et pénétrante ininterrompue… (plus de 8h de moteur ! C’est où le soleil ? Camarinas au bout du jour, l’eau du ciel s’est arrètée.
Next day : Camarinas- Portosin . Résurrection : du vent ds le bon sens ,l’astre rond chaud et brillant est là toute la journée. Enfin la 1° journée de bonheur en navigation : WR ne se sent plus de joie ….et salue respectueusement le cabo Finistere ! (2° test réussi, Yves P., avec la clèmence du jury !). On a largué JC ce matin, qui rentre en bus , en passant par Santiago de Compostela, surement pour remercier St Jacques. On continue donc à deux……Nos pensées vont aujourd’hui à tous les voileux qui nous suivent avec affection, ceux qui sont en mer , ds les Vierges , ou en Turquie , ou en Grèce, ceux qui sont à terre , par force, et en particulier au Gang du « 41 » pour son aide psychologique, voire psychiatrique, paranormale ( le doudou fétiche nous protège !) matérielle, mécanique, informatique, wifistique et humoristique (on n’oubliera pas JJ et Eveline en pyjama sur le ponton… ! Merci à tous !
Bon , on continue, affections à Tous JJ et S
Bonjour à tous. Enfin, enfin, les amarres furent larguées ! Apres l’avarie cardiaque dont le skipper se sort au mieux, la météo nous a gardés à La Rochelle encore quelques jours. Malgré un brouillard dense, vendredi matin, on a fait route vers La Corogne. Visi 300m max, c’est peu pour saluer les Baleines ou Chassiron! Alternance voile et moteur. Et vite, Jean Claude est gravement attaqué par le mal de mer qui le couche pour la traversée. Vite aussi Wadi Rum trouve une mer agitée, désordonnée, dans tous les sens, creuse, en fait très désagréable..Sous un ciel gris et lourd. Le vent monte la première nuit. Merci le génois à enrouleur, et les ris « automatiques » ; Encore faut-il gérer tout ça, seul, la nuit, sous la pluie, avec le régulateur à régler, la barre, les écoutes, la houle qui donne un coup de hanche sournois au bateau juste au bon ou au mauvais moment pour virer de bord et se retrouver à la cape ! Bien joué JJ ! Nous alternons les quarts de 3 à 4 heures avec Sylvie. Et l’aube arrive enfin et une nouvelle journée toujours grise, sombre, et agitée avec WR ballotté en tout sens. Le pauvre Jean Claude garde la chambre, utilisant force bassines et sachets en plastique. Il n’est vraiment pas bien et nous choisissons de prendre un cap direct sur Viveiro au moteur, pour conserver une moyenne suffisante pour Éviter une 3éme nuit et une 4ème journée en mer. Donc 2ème nuit, toujours aussi sympa, Egayée le matin par 20 ou 30 dauphins qui jouent avec WR. Et un petit oiseau de « terre » qui a passé toute la nuit en escale sur le pont avant de repartir au matin. A-t-il pu regagner la terre ? La journée nous amène jusqu’â Viveiro atteint le soir dans un crachin très breton et très pénétrant ! D’un seul coup Jean-Claude est ressuscité ! Et nous attendons, avec d’autres voiliers, que la météo s’arrange un peu. A bientôt, tout va bien ! On vous embrasse JJ et S